Un monde foisonnant et stérile
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Re: Un monde foisonnant et stérile
L’interrogatoire se déroulait plus ou moins bien et Orderic dit une chose complètement dingue et qui aurait mérité d’être approfondis mais les évènements décidèrent qu’ils n’auraient pas de réponses aux questions qu’ils se posaient. Tout s’enchaina beaucoup trop vite.
- Il a une capsule de poison, éloigne-le du mur ! S'écria Jace en se précipitant sur Orderic pour l’empêcher de commettre l’irréparable.
En vain, le jeune homme venait de se fracasser la tête contre le mur et se mit à convulser. Ils n’avaient rien pu faire. Kate regarda le garçon, choquée. Qu’est-ce qui lui avait pris tout à coup ? Pourquoi avoir choisi la mort, pourquoi maintenant ? La réponse lui apparut comme évidente : il avait compris que Jace était capable de s’immiscer dans son esprit et il avait choisi d’en finir plutôt que de trahir sa reine. La journaliste regarda le garçon d’un air douloureux. Quel gâchis, il était si jeune… alors qu’Orderic vivait ses derniers instants, la porte s’ouvrit avec un bruit fracassant qui fit sursauter Kate.
-Bon dieu mais qu'est-ce que s'est passé ici ?! Vous étiez censé lui soutirer des infos, pas le buter !
Trop secouée, Kate ne réagit pas à l’accusation injuste du détective. Une part d’elle encaissait difficilement le fait de ne pas avoir pu empêcher cette tragédie.
-Je vais dire à Dean de cacher le cadavre le temps qu'on trouve comment le renvoyer dans son monde et l'enterrer avec les siens, ce petit était courageux pour avoir fait ça pour la protéger.
La jeune femme leva des yeux surpris vers Jack. Cacher le corps ? Mais pourquoi ? Il enquêtait sur une affaire de meurtre et Orderic était un criminel… le détective n’avait rien à se reprocher. Pourquoi diable voulait-il dissimuler ce suicide ? Jack s’approcha d’elle, se radoucissant.
-Ecoute, je sais que tu fais de ton mieux et je suis désolé de m'emporter comme ça. Je suis sur les nerfs en ce moment. Tu te souviens de la personne que je traquais à l'époque, le tueur aux origamis, il a refait surface en France. Disons que c'est assez personnel pour m'atteindre.
Kate acquiesça. C’était donc ça qui mettait les Jack sur les nerfs ? C’est vrai qu’elle l’avait trouvé particulièrement tendu depuis leur retrouvaille. Vu les circonstances elle était largement prête à lui pardonner ses sauts d’humeur. Elle s’accroupit et vérifia le pouls et la respiration d’Orderic et ne s’étonna pas de ne rien sentir. Il était bel et bien mort.
-Je vais aller jeter un coup d'oeil en France pour trouver ce "Lestat". Faut que je parte tout de suite alors je te confie la suite de l'affaire. N'en fais pas trop et te fais pas tuer, d'accord ?
Cette fois, Kate parut sortir de sa léthargie et se redressa vivement. C’était quoi cette histoire, il comptait la planter là avec un cadavre sur les bras tout en sachant qu’ils se trouvaient dans une maison de hors la loi, qu’elle n’était pas censée travailler officiellement sur cette affaire et que Jace était sans papiers ? Difficile d’appeler la police et de justifier la présence du mort dans ces circonstances.
-Attends, quoi ?
-Je te confie la petite dame. Si t'es aussi fort que tu le prétends Jace, veille sur elle sinon aucun monde pourra te protéger de ma vengeance, ok ? Dans mon genre, je suis pire qu'un titan !
C’était bien mignon de sortir une réplique de macho à Jace et de se tirer juste après en les lâchant ici mais il était hors de question qu’il s’en aille comme ça.
-Reviens ici tout de suite Jack Nacht ! S’écria-t-elle en lui courant après dans le couloir sans se préoccuper de l’image qu’elle pouvait donner d’elle aux autres occupants de la maisonnée. Où crois-tu aller comme ça ?
Je comprends que tu trépignes d’impatience à l’idée de retourner en France pour enquêter sur le salaud qui assassine les gamins mais il est hors de question que tu me plantes ici avec un cadavre ! Je t’apporte une aide officieuse dans une affaire de police mais ça ne signifie pas que je cautionne le fait de cacher un corps. Fait les choses correctement, appelle la police ou bien déplace le corps et appelle la police ensuite si tu ne veux pas inquiéter les occupants de cette maison. C’était un suicide, je peux témoigner dans ce sens-là si besoin.
- Il a une capsule de poison, éloigne-le du mur ! S'écria Jace en se précipitant sur Orderic pour l’empêcher de commettre l’irréparable.
En vain, le jeune homme venait de se fracasser la tête contre le mur et se mit à convulser. Ils n’avaient rien pu faire. Kate regarda le garçon, choquée. Qu’est-ce qui lui avait pris tout à coup ? Pourquoi avoir choisi la mort, pourquoi maintenant ? La réponse lui apparut comme évidente : il avait compris que Jace était capable de s’immiscer dans son esprit et il avait choisi d’en finir plutôt que de trahir sa reine. La journaliste regarda le garçon d’un air douloureux. Quel gâchis, il était si jeune… alors qu’Orderic vivait ses derniers instants, la porte s’ouvrit avec un bruit fracassant qui fit sursauter Kate.
-Bon dieu mais qu'est-ce que s'est passé ici ?! Vous étiez censé lui soutirer des infos, pas le buter !
Trop secouée, Kate ne réagit pas à l’accusation injuste du détective. Une part d’elle encaissait difficilement le fait de ne pas avoir pu empêcher cette tragédie.
-Je vais dire à Dean de cacher le cadavre le temps qu'on trouve comment le renvoyer dans son monde et l'enterrer avec les siens, ce petit était courageux pour avoir fait ça pour la protéger.
La jeune femme leva des yeux surpris vers Jack. Cacher le corps ? Mais pourquoi ? Il enquêtait sur une affaire de meurtre et Orderic était un criminel… le détective n’avait rien à se reprocher. Pourquoi diable voulait-il dissimuler ce suicide ? Jack s’approcha d’elle, se radoucissant.
-Ecoute, je sais que tu fais de ton mieux et je suis désolé de m'emporter comme ça. Je suis sur les nerfs en ce moment. Tu te souviens de la personne que je traquais à l'époque, le tueur aux origamis, il a refait surface en France. Disons que c'est assez personnel pour m'atteindre.
Kate acquiesça. C’était donc ça qui mettait les Jack sur les nerfs ? C’est vrai qu’elle l’avait trouvé particulièrement tendu depuis leur retrouvaille. Vu les circonstances elle était largement prête à lui pardonner ses sauts d’humeur. Elle s’accroupit et vérifia le pouls et la respiration d’Orderic et ne s’étonna pas de ne rien sentir. Il était bel et bien mort.
-Je vais aller jeter un coup d'oeil en France pour trouver ce "Lestat". Faut que je parte tout de suite alors je te confie la suite de l'affaire. N'en fais pas trop et te fais pas tuer, d'accord ?
Cette fois, Kate parut sortir de sa léthargie et se redressa vivement. C’était quoi cette histoire, il comptait la planter là avec un cadavre sur les bras tout en sachant qu’ils se trouvaient dans une maison de hors la loi, qu’elle n’était pas censée travailler officiellement sur cette affaire et que Jace était sans papiers ? Difficile d’appeler la police et de justifier la présence du mort dans ces circonstances.
-Attends, quoi ?
-Je te confie la petite dame. Si t'es aussi fort que tu le prétends Jace, veille sur elle sinon aucun monde pourra te protéger de ma vengeance, ok ? Dans mon genre, je suis pire qu'un titan !
C’était bien mignon de sortir une réplique de macho à Jace et de se tirer juste après en les lâchant ici mais il était hors de question qu’il s’en aille comme ça.
-Reviens ici tout de suite Jack Nacht ! S’écria-t-elle en lui courant après dans le couloir sans se préoccuper de l’image qu’elle pouvait donner d’elle aux autres occupants de la maisonnée. Où crois-tu aller comme ça ?
Je comprends que tu trépignes d’impatience à l’idée de retourner en France pour enquêter sur le salaud qui assassine les gamins mais il est hors de question que tu me plantes ici avec un cadavre ! Je t’apporte une aide officieuse dans une affaire de police mais ça ne signifie pas que je cautionne le fait de cacher un corps. Fait les choses correctement, appelle la police ou bien déplace le corps et appelle la police ensuite si tu ne veux pas inquiéter les occupants de cette maison. C’était un suicide, je peux témoigner dans ce sens-là si besoin.
Kate Wase- Enchanteresse
- Messages : 157
Date d'inscription : 15/04/2016
Re: Un monde foisonnant et stérile
Jack quitta la chambre dans laquelle se trouvait le mort et ses deux comparses et commença déjà à descendre l'escalier. C'est alors qu'il entendit la voix de Kate résonner depuis la chambre et, très vite, se joignit les bruits de pas précipité se rapprochant.
-Où crois-tu aller comme ça ? Je comprends que tu trépignes d’impatience à l’idée de retourner en France pour enquêter sur le salaud qui assassine les gamins mais il est hors de question que tu me plantes ici avec un cadavre ! Je t’apporte une aide officieuse dans une affaire de police mais ça ne signifie pas que je cautionne le fait de cacher un corps. Fait les choses correctement, appelle la police ou bien déplace le corps et appelle la police ensuite si tu ne veux pas inquiéter les occupants de cette maison. C’était un suicide, je peux témoigner dans ce sens-là si besoin.
Jack eut un petit sursaut de rire en attendant cela. Il ne pouvait pas croire que Kate n'eut pas remarqué l'état dans lequel se trouvait le jeune garçon. Elle ne pouvait pas ne pas savoir ce qui avait pu se passer. Jack s'adressa alors à elle, expliquant plus en détail les raisons de son refus :
-Kate, même si tu parviens à faire entendre qu'il s'agit bien d'un suicide, ce dont je ne doute pas au vue de tes capacités, tu ne parviendra pas à me défendre pour les diverses blessures qu'il a sur lui. Pas mal de plaintes ont déjà été déposé contre moi, ce qui aggravera mon cas. Mais soit, si ton aide me coûte le fait de transporter moi-même le corps, je le ferai. J'ai pas assez d'allié de confiance pour me permettre d'en perdre. Je sais que ça vaut le coup.
Résigné, Jack remonta les quelques marches qui le séparait du palier, entra à nouveau dans la chambre et s'approcha du cadavre qui était contre le mur. Il le regarda quelques instants puis avança sa main en direction de ses yeux et les ferma doucement. Il saisit ensuite dans sa poche la clé des menottes qui le bloquait toujours et le libéra. Il les récupéra alors, les glissa dans sa poche et saisit la main du garçon pour le faire basculer sur son épaule. Le corps se déposa alors sur son épaule et il le porta comme une sorte de sac à patate ( PS : Le narrateur ne voit pas d'autre façon de dire cela, mais n'approuve néanmoins pas ces termes, désolé).
Il entreprit alors de quitter la pièce mais ses yeux se fixèrent soudain sur Jace. Cet homme allait avoir de sérieux problème si il voulait rester dans ce monde. En effet, il n'avait pas d'identité ici, pas de cartes, rien. Il vint alors jusqu'à lui et lui dit :
-J'ai le souvenir que Dean fait des cartes d'identité très convaincante. Je vais lui demander à ce qu'il t'en fasse une dans les plus bref délai. Ca te permettra de rester un peu avec Kate, au moins le temps de retrouver ton monde. Seulement promet moi qu'il ne lui arrivera rien, elle a tendance à aller au devant de sérieux problèmes. A la prochaine camarade.
Il quitta la chambre et passa à nouveau devant la journaliste avec son paquet sur le bras. Il n'avait pas envie de donner ce corps à la police mais il n'avait pas le choix pour ne pas enterrer son amitié avec Kate. Il glissa une main dans sa poche et en extirpa le téléphone que lui avait prêté Kate. Il se doutait la valeur sentimental qu'il avait à ses yeux, bien qu'il trouva cela pour le moins débile car il s'agissait seulement d'un téléphone.
-Ecoute, si tu le permet j'aimerai garder ce téléphone et essayer de voir ce que je peux en tirer. On pourra peut être y trouver des informations sur les tueurs de ton frère. J'ai cru comprendre qu'il avait de la valeur pour toi alors je te laisse faire ce choix Kate.
Lorsque cet échange avec Kate fut fini, Jack souhaita bonne chance à sa comparse puis redescendit les quelques marches pour se retrouver au rez-de-chaussé. Il alla rejoindre Dean pour le mettre au courant de la situation du corps et de la carte d'identité de Jace puis s'en alla par la porte. Il ouvrit le coffre de la voiture de Dean et y glissa le corps de l'homme qu'il recouvrit d'un drap. Après quoi, il referma la voiture et se glissa au volant. Il prit ensuite la route et s'éloigna en direction de la France dans la campagne anglaise. Sa prochaine halte : Chez ce Lestat, il avait quelques questions à lui poser.
-Où crois-tu aller comme ça ? Je comprends que tu trépignes d’impatience à l’idée de retourner en France pour enquêter sur le salaud qui assassine les gamins mais il est hors de question que tu me plantes ici avec un cadavre ! Je t’apporte une aide officieuse dans une affaire de police mais ça ne signifie pas que je cautionne le fait de cacher un corps. Fait les choses correctement, appelle la police ou bien déplace le corps et appelle la police ensuite si tu ne veux pas inquiéter les occupants de cette maison. C’était un suicide, je peux témoigner dans ce sens-là si besoin.
Jack eut un petit sursaut de rire en attendant cela. Il ne pouvait pas croire que Kate n'eut pas remarqué l'état dans lequel se trouvait le jeune garçon. Elle ne pouvait pas ne pas savoir ce qui avait pu se passer. Jack s'adressa alors à elle, expliquant plus en détail les raisons de son refus :
-Kate, même si tu parviens à faire entendre qu'il s'agit bien d'un suicide, ce dont je ne doute pas au vue de tes capacités, tu ne parviendra pas à me défendre pour les diverses blessures qu'il a sur lui. Pas mal de plaintes ont déjà été déposé contre moi, ce qui aggravera mon cas. Mais soit, si ton aide me coûte le fait de transporter moi-même le corps, je le ferai. J'ai pas assez d'allié de confiance pour me permettre d'en perdre. Je sais que ça vaut le coup.
Résigné, Jack remonta les quelques marches qui le séparait du palier, entra à nouveau dans la chambre et s'approcha du cadavre qui était contre le mur. Il le regarda quelques instants puis avança sa main en direction de ses yeux et les ferma doucement. Il saisit ensuite dans sa poche la clé des menottes qui le bloquait toujours et le libéra. Il les récupéra alors, les glissa dans sa poche et saisit la main du garçon pour le faire basculer sur son épaule. Le corps se déposa alors sur son épaule et il le porta comme une sorte de sac à patate ( PS : Le narrateur ne voit pas d'autre façon de dire cela, mais n'approuve néanmoins pas ces termes, désolé).
Il entreprit alors de quitter la pièce mais ses yeux se fixèrent soudain sur Jace. Cet homme allait avoir de sérieux problème si il voulait rester dans ce monde. En effet, il n'avait pas d'identité ici, pas de cartes, rien. Il vint alors jusqu'à lui et lui dit :
-J'ai le souvenir que Dean fait des cartes d'identité très convaincante. Je vais lui demander à ce qu'il t'en fasse une dans les plus bref délai. Ca te permettra de rester un peu avec Kate, au moins le temps de retrouver ton monde. Seulement promet moi qu'il ne lui arrivera rien, elle a tendance à aller au devant de sérieux problèmes. A la prochaine camarade.
Il quitta la chambre et passa à nouveau devant la journaliste avec son paquet sur le bras. Il n'avait pas envie de donner ce corps à la police mais il n'avait pas le choix pour ne pas enterrer son amitié avec Kate. Il glissa une main dans sa poche et en extirpa le téléphone que lui avait prêté Kate. Il se doutait la valeur sentimental qu'il avait à ses yeux, bien qu'il trouva cela pour le moins débile car il s'agissait seulement d'un téléphone.
-Ecoute, si tu le permet j'aimerai garder ce téléphone et essayer de voir ce que je peux en tirer. On pourra peut être y trouver des informations sur les tueurs de ton frère. J'ai cru comprendre qu'il avait de la valeur pour toi alors je te laisse faire ce choix Kate.
Lorsque cet échange avec Kate fut fini, Jack souhaita bonne chance à sa comparse puis redescendit les quelques marches pour se retrouver au rez-de-chaussé. Il alla rejoindre Dean pour le mettre au courant de la situation du corps et de la carte d'identité de Jace puis s'en alla par la porte. Il ouvrit le coffre de la voiture de Dean et y glissa le corps de l'homme qu'il recouvrit d'un drap. Après quoi, il referma la voiture et se glissa au volant. Il prit ensuite la route et s'éloigna en direction de la France dans la campagne anglaise. Sa prochaine halte : Chez ce Lestat, il avait quelques questions à lui poser.
Jack Nacht- Messages : 92
Date d'inscription : 03/03/2016
Re: Un monde foisonnant et stérile
Trop tard.
Jace n'avais pas eu le temps d'intervenir qu'Orderic avait brisé la capsule et avalé le poison. En quelques secondes, une mousse d'une étrange couleur suinta aux commissures de ses lèvre, puis il convulsa un moment avant de retomber inerte. Mort.
La mage s'écarta un peu en se relavant, regardant la scène avec dégoût. Il lui aurait été tellement facile d'empêcher cela avec ses pouvoirs, et de dizaines de manières différentes, mais il n'avait rien pu faire. Il avait horreur de se sentir si impuissant.
Jack entra sur ces entrefaites, les accusant lui kate de rien de moins que d'avoir exécuté leur prisonnier, mais il ne s'attarda pas et repartit aussitôt prendre des dispositions pour "cacher le cadavre", confiant à Kate la suite de l'affaire et à Jace le sort de Kate. Le mage en fut pour le moins choqué. Cet homme était comme un vent de tempête : filant à toute vitesse avec autant de suite dans les idées qu'un chiot de deux mois. Il était pour le moins difficile à suivre.
Il ne put que rester interdit tandis que Kate filait à la suite du détective en lui assénant ce qu'elle pensait de son attitude cavalière. Et malgré la situation pour le moins calamiteuse, l'emportement de la jeune femme et sa façon de s'exprimer le firent sourire, sans qu'il sache vraiment pourquoi.
Quelques seconde plus tard, les deux comparses revinrent dans la pièce, Jack détacha le poignet du mort du radiateur et balança le corps sur son épaule sans cérémonie. Puis, le cadavre sur l'épaule, il s'arrêta pour s'adresser à Jace, lui proposant que Dean lui fasse une carte d'identité, et lui demandant en retour, une fois de plus de veiller sur Kate.
Jack comptait sur lui pour protéger Kate ! Lui ! Un pauvre bougre perdu sans pouvoir dans un monde dont il ne savait rien, protéger une jeune femme vive et intelligente qui connaissait manifestement chaque rouage de son environnement ! Mais quelle idée !
- C'est quoi une carte d'identité ? Demanda-t-il à mi-voix.
Mais sa question sembla ne pas être entendue. Tant pis. Le détective échangea encore quelques mots avec la journaliste et vida les lieux sans demander son reste, comme s'il avait un baloth aux fesses. Après son départ, Jace eu l'impression qu'un calme relatif s'installait dans la maison, comme lorsque la poussière retombe doucement sur la route après le passage d'un cortège de cavaliers. Il avait un peu de mal à réfléchir et se sentait fatigué, et affamé. Davantage qu'il n'aurait du l'être à cette heure de la journée, dont il avait connu des bien plus mouvementées et infiniment plus longues.
- Bon, alors quelle est la suite du programme ? Demanda-t-il à Kate en quittant la pièce.
Jace n'avais pas eu le temps d'intervenir qu'Orderic avait brisé la capsule et avalé le poison. En quelques secondes, une mousse d'une étrange couleur suinta aux commissures de ses lèvre, puis il convulsa un moment avant de retomber inerte. Mort.
La mage s'écarta un peu en se relavant, regardant la scène avec dégoût. Il lui aurait été tellement facile d'empêcher cela avec ses pouvoirs, et de dizaines de manières différentes, mais il n'avait rien pu faire. Il avait horreur de se sentir si impuissant.
Jack entra sur ces entrefaites, les accusant lui kate de rien de moins que d'avoir exécuté leur prisonnier, mais il ne s'attarda pas et repartit aussitôt prendre des dispositions pour "cacher le cadavre", confiant à Kate la suite de l'affaire et à Jace le sort de Kate. Le mage en fut pour le moins choqué. Cet homme était comme un vent de tempête : filant à toute vitesse avec autant de suite dans les idées qu'un chiot de deux mois. Il était pour le moins difficile à suivre.
Il ne put que rester interdit tandis que Kate filait à la suite du détective en lui assénant ce qu'elle pensait de son attitude cavalière. Et malgré la situation pour le moins calamiteuse, l'emportement de la jeune femme et sa façon de s'exprimer le firent sourire, sans qu'il sache vraiment pourquoi.
Quelques seconde plus tard, les deux comparses revinrent dans la pièce, Jack détacha le poignet du mort du radiateur et balança le corps sur son épaule sans cérémonie. Puis, le cadavre sur l'épaule, il s'arrêta pour s'adresser à Jace, lui proposant que Dean lui fasse une carte d'identité, et lui demandant en retour, une fois de plus de veiller sur Kate.
Jack comptait sur lui pour protéger Kate ! Lui ! Un pauvre bougre perdu sans pouvoir dans un monde dont il ne savait rien, protéger une jeune femme vive et intelligente qui connaissait manifestement chaque rouage de son environnement ! Mais quelle idée !
- C'est quoi une carte d'identité ? Demanda-t-il à mi-voix.
Mais sa question sembla ne pas être entendue. Tant pis. Le détective échangea encore quelques mots avec la journaliste et vida les lieux sans demander son reste, comme s'il avait un baloth aux fesses. Après son départ, Jace eu l'impression qu'un calme relatif s'installait dans la maison, comme lorsque la poussière retombe doucement sur la route après le passage d'un cortège de cavaliers. Il avait un peu de mal à réfléchir et se sentait fatigué, et affamé. Davantage qu'il n'aurait du l'être à cette heure de la journée, dont il avait connu des bien plus mouvementées et infiniment plus longues.
- Bon, alors quelle est la suite du programme ? Demanda-t-il à Kate en quittant la pièce.
Jace Beleren- Messages : 65
Date d'inscription : 15/05/2016
Re: Un monde foisonnant et stérile
-Kate, même si tu parviens à faire entendre qu'il s'agit bien d'un suicide, ce dont je ne doute pas au vue de tes capacités, tu ne parviendras pas à me défendre pour les diverses blessures qu'il a sur lui. Pas mal de plaintes ont déjà été déposées contre moi, ce qui aggravera mon cas. Mais soit, si ton aide me coûte le fait de transporter moi-même le corps, je le ferai. J'ai pas assez d'allié de confiance pour me permettre d'en perdre. Je sais que ça vaut le coup.
En effet, Jack risquait la prison pour avoir tabassé une énième personne. C’était malheureux, d’autant que, cette fois ci il s’agissait potentiellement de légitime défense… hm…non. Elle connaissait son bonhomme et elle se doutait qu’il n’y avait pas que ça. Jack était un enquêteur doué mais il était prisonnier de sa violence. Ce n’était pas d’incarcération dont il avait besoin mais d’un bon psychiatre. Cela dit, il s’était mis tout seul dans cette situation, personne ne l’avait obligé à frapper tous ces gens. Il se doutait bien qu’il devrait assumer un jour les conséquences de ses actes et il valait mieux prendre pour coups et blessures que meurtre ou complicité de meurtre.
-Je témoignerai en ta faveur. N’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de moi.
Kate était étonnée de la facilité avec laquelle Jack s’était résignée. Elle s’était presque attendue à ce qu’il oppose une résistance farouche et s’en aille sans demander son reste comme il essayait de faire depuis le début. Une sonnette d’alarme retentit dans sa tête : est-ce que le détective n’allait pas simplement se débarrasser lui-même du corps sans jamais l’apporter à la police ? Le gamin n’avait pas d’identité, pas de lien avec Jack, il n’y avait presque aucune chance de remonter jusqu’à lui… Elle soupira intérieurement ; quoi que ferait Jack, elle préférait ne pas le savoir.
Elle le regarda faire demi-tour pour retourner dans la chambre et le suivi jusqu’à l’encadrement de la porte pour observer la suite. Jack détacha le corps et le hissa sur son dos, puis proposa à Jace de lui faire fabriquer une carte d’identité. Couteux projet mais c’était une bonne idée, surtout si Jace décidait de revenir sur Terre un prochain jour. Quoi que, si elle avait bien comprit la relation entre Jack et Dean, ce dernier marchait au chantage et risquait de travailler gratuitement.
-… Seulement promet moi qu'il ne lui arrivera rien, elle a tendance à aller au-devant de sérieux problèmes. A la prochaine camarade.
Kate leva les yeux au ciel. Il fallait vraiment qu’il arrête de parler d’elle comme si elle n’était pas là. C’était quoi cette nouvelle lubie de vouloir à tout prix la protéger ? Elle ne se savait pas aussi importante à ses yeux. Ou bien c’était juste une manière virile et macho de faire valoir à Jace que, même s’il partait, il gardait toujours un œil sur lui. Si Jack était un loup, il serait en train de défendre sa place d’alpha devant un nouvel arrivant un peu trop « différent de lui et dangereux à cause de ses pouvoirs ». Quant à elle… qu’elle place était-elle censée occuper dans cette étrange hiérarchie ? La femelle qu’on écoute mais qu’on protège quand même parce qu’elle est naturellement plus faible ? La joie du retour à l’époque paternaliste… m’enfin, si ça pouvait faire plaisir à Jack de penser à elle ainsi, elle n’allait pas casser l’enthousiasme de sa dernière réplique devant Jace. Un Jace qui ne se donna d’ailleurs même pas la peine de répondre, à part pour demander ce qu’était la fameuse carte d’identité – le reste avait l’air de lui passer au-dessus de la tête. Il n’y avait pas à dire, les deux hommes n’étaient définitivement pas sur la même longueur d’onde.
-Ecoute, si tu le permets j'aimerai garder ce téléphone et essayer de voir ce que je peux en tirer. On pourra peut-être y trouver des informations sur les tueurs de ton frère. J'ai cru comprendre qu'il avait de la valeur pour toi alors je te laisse faire ce choix Kate.
Kate regarda le téléphone, puis Jack et haussa les épaules.
-J’ai déjà fouillé cet appareil de fond en comble, ça m’étonnerait que tu puisses en tirer quelque chose de plus. A moins que la police ne te laisse contacter l’opérateur pour obtenir une liste des derniers appels… Garde le si ça te fait plaisir, tu me le rendras quand on se reverra.
Au final, Jack lui souhaite bonne chance et disparut avec son lourd fardeau. Elle entendit vaguement sa « douce » voix en bas qui discutait avec quelqu’un mais se désintéressa de l’échange. Dans sa poche, l’enregistreur vocal tournait toujours et Kate l’arrêta. Elle se sentait lessivée, pourtant c’était à peine le milieu de l’après-midi. Jace vint la rejoindre.
- Bon, alors quelle est la suite du programme ?
Kate réfléchit un instant pour essayer d’optimiser son temps et se construire un planning efficace.
-Vous changer, s’acheter à manger, vous trouver un costume approprié pour paraitre à l’anniversaire de sa majesté ainsi que du maquillage pour camoufler la pigmentation de votre peau… ensuite on rentrera et on pourra souffler un peu. Dans la voiture, j’aimerai que vous me fassiez un compte rendu de ce que vous avez pu entendre dans l’esprit d’Orderic afin que je puisse démêler le vrai du faux.
La jeune femme retourna dans la chambre et récupéra les affaires qu’elle y avait laissé. Elle s’attarda quelques instants pour prendre quelques photos de la pièce, notamment du radiateur défoncé, puis de la chambre d’amie où Arsène et Blanche avaient séjournés en regrettant de ne pas avoir pu photographier Orderic. N’en déplaise à Jack, elle aimait se couvrir et garder des traces des différents évènements. Qui sait, ces photos pourraient peut-être l’aider un jour. Quand elle eut finit, elle chercha quelque chose dans son sac et en tira une carte d’identité qu’elle montra à Jace.
-La fameuse carte d’identité. C’est ce qui nous permet de prouver qui l’on est et d’où l’on vient. On s’en sert en permanence auprès des administrations et des banques, entre autre. Dans le cadre d’un simple contrôle de police ça suffit à vous faire passer pour un citoyen anglais. Ca deviendrait plus compliqué si le contrôle était approfondi et que la police mènait une vraie enquête sur vous. Mais bon, il n’y a pas de raison que ça arrive. Je doute que Dean ait le temps de fabriquer une carte d’ici au bal d’où l’importance de faire profil bas. C’est pour ça que je vous ennui avec vos vêtements. Sur Terre, le style vestimentaire est plus ou moins représentatif du rang social d’une personne. Si vous vous écartez trop des normes vous serez perçu comme un original et vous attirerez la méfiance des gens. Et croyez-moi, les vêtements de votre monde attirent vraiment l’attention.
Elle récupéra sa carte et la rangea. Vivement qu’ils quittent cette maison, même si le cadavre n’était plus là, l’air y devenait oppressant. Elle entreprit de retourner en bas pour chercher Dean et lui demanda comment il allait. Elle avait vu quelques épisodes de Stargate, assez pour savoir qu’une décharge Zat'nik'tel était douloureuse au point d’en faire perdre connaissance. Elle resta, le temps de savoir s’il avait besoin de quelque chose, notamment pour la question de la carte d’identité et, dès que Dean les congédia, quitta la maison avec un certain soulagement. Elle posa ses affaires dans le coffre de la voiture et songeant qu’elle n’en avait finalement pas eu besoin et s’installa sur le siège conducteur. Une fois Jace installé, elle démarra la voiture et prit le chemin de Londres. Sur la route, ils firent une halte dans un village pour s’acheter un sandwich et quelques journaux et magazines qui semblaient intéresser Jace. Quelques heures plus tard, ils arrivèrent à Londres. Le reste fut plus ou moins rapide : Kate traina Jace dans quelques magasins, acheta du maquillage et lui trouva un costume qu’elle loua pour le jour J. Inutile de lui acheter, il n’en aurait probablement plus l’usage après cet évènement.
Lorsqu’ils rentrèrent enfin à l’appartement de Mathias, la pendule affichait 19h18 et Kate se sentait lessivée. Elle posa son matériel dans le salon et envoya valser ses chaussures dans un coin avant de se laisser tomber sur le canapé. Elle avait pu appeler son père pendant que Jace faisait de l’essayage et avait réussi à négocier une invitation pour lui, ce qui n’avait pas été une mince affaire. Une bonne chose faite, songea-t-elle en se rappelant également avec soulagement que le repas était prêt et qu’elle n’aurait pas à cuisiner ce soir.
-Pas trop fatigué ? Demanda-t-elle à Jace.
Il allait falloir qu’elle le forme un tant soit peu à l’étiquette anglaise et aux différents titres de noblesse du royaume. Fatiguée d’avance, elle s’encouragea en se disant que le pouvoir de Jace valait bien l’investissement financier et temporel qu’elle mettait sur lui en prévision du bal. Elle perdait du temps sur ses recherches mais elle ne doutait pas que ç’en valait la peine. Elle aurait aimé mettre de côté son enquête pour lui poser des questions sur son univers d’origine, la magie, ce genre de choses… surtout en sachant qu’il était sur le point de rentrer chez lui et que rien ne lui disait qu’ils se reverraient un jour. Hélas, il y avait le bal.
-Je vais vous laisser la chambre pour que vous puissiez vous reposer. J’ai la bougeotte la nuit alors autant que je reste près de mes dossiers. Vous avez faim ?
Le canapé était plutôt confortable, elle y avait passé un bon paquet de nuits. Il fallait dire qu’avec ses insomnies, il lui arrivait de se lever à trois heures du matin pour retourner travailler. Et ouais, la mort de Mathias et la recherche de l’assassin était devenu légèrement obsessionnel chez elle.
En effet, Jack risquait la prison pour avoir tabassé une énième personne. C’était malheureux, d’autant que, cette fois ci il s’agissait potentiellement de légitime défense… hm…non. Elle connaissait son bonhomme et elle se doutait qu’il n’y avait pas que ça. Jack était un enquêteur doué mais il était prisonnier de sa violence. Ce n’était pas d’incarcération dont il avait besoin mais d’un bon psychiatre. Cela dit, il s’était mis tout seul dans cette situation, personne ne l’avait obligé à frapper tous ces gens. Il se doutait bien qu’il devrait assumer un jour les conséquences de ses actes et il valait mieux prendre pour coups et blessures que meurtre ou complicité de meurtre.
-Je témoignerai en ta faveur. N’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de moi.
Kate était étonnée de la facilité avec laquelle Jack s’était résignée. Elle s’était presque attendue à ce qu’il oppose une résistance farouche et s’en aille sans demander son reste comme il essayait de faire depuis le début. Une sonnette d’alarme retentit dans sa tête : est-ce que le détective n’allait pas simplement se débarrasser lui-même du corps sans jamais l’apporter à la police ? Le gamin n’avait pas d’identité, pas de lien avec Jack, il n’y avait presque aucune chance de remonter jusqu’à lui… Elle soupira intérieurement ; quoi que ferait Jack, elle préférait ne pas le savoir.
Elle le regarda faire demi-tour pour retourner dans la chambre et le suivi jusqu’à l’encadrement de la porte pour observer la suite. Jack détacha le corps et le hissa sur son dos, puis proposa à Jace de lui faire fabriquer une carte d’identité. Couteux projet mais c’était une bonne idée, surtout si Jace décidait de revenir sur Terre un prochain jour. Quoi que, si elle avait bien comprit la relation entre Jack et Dean, ce dernier marchait au chantage et risquait de travailler gratuitement.
-… Seulement promet moi qu'il ne lui arrivera rien, elle a tendance à aller au-devant de sérieux problèmes. A la prochaine camarade.
Kate leva les yeux au ciel. Il fallait vraiment qu’il arrête de parler d’elle comme si elle n’était pas là. C’était quoi cette nouvelle lubie de vouloir à tout prix la protéger ? Elle ne se savait pas aussi importante à ses yeux. Ou bien c’était juste une manière virile et macho de faire valoir à Jace que, même s’il partait, il gardait toujours un œil sur lui. Si Jack était un loup, il serait en train de défendre sa place d’alpha devant un nouvel arrivant un peu trop « différent de lui et dangereux à cause de ses pouvoirs ». Quant à elle… qu’elle place était-elle censée occuper dans cette étrange hiérarchie ? La femelle qu’on écoute mais qu’on protège quand même parce qu’elle est naturellement plus faible ? La joie du retour à l’époque paternaliste… m’enfin, si ça pouvait faire plaisir à Jack de penser à elle ainsi, elle n’allait pas casser l’enthousiasme de sa dernière réplique devant Jace. Un Jace qui ne se donna d’ailleurs même pas la peine de répondre, à part pour demander ce qu’était la fameuse carte d’identité – le reste avait l’air de lui passer au-dessus de la tête. Il n’y avait pas à dire, les deux hommes n’étaient définitivement pas sur la même longueur d’onde.
-Ecoute, si tu le permets j'aimerai garder ce téléphone et essayer de voir ce que je peux en tirer. On pourra peut-être y trouver des informations sur les tueurs de ton frère. J'ai cru comprendre qu'il avait de la valeur pour toi alors je te laisse faire ce choix Kate.
Kate regarda le téléphone, puis Jack et haussa les épaules.
-J’ai déjà fouillé cet appareil de fond en comble, ça m’étonnerait que tu puisses en tirer quelque chose de plus. A moins que la police ne te laisse contacter l’opérateur pour obtenir une liste des derniers appels… Garde le si ça te fait plaisir, tu me le rendras quand on se reverra.
Au final, Jack lui souhaite bonne chance et disparut avec son lourd fardeau. Elle entendit vaguement sa « douce » voix en bas qui discutait avec quelqu’un mais se désintéressa de l’échange. Dans sa poche, l’enregistreur vocal tournait toujours et Kate l’arrêta. Elle se sentait lessivée, pourtant c’était à peine le milieu de l’après-midi. Jace vint la rejoindre.
- Bon, alors quelle est la suite du programme ?
Kate réfléchit un instant pour essayer d’optimiser son temps et se construire un planning efficace.
-Vous changer, s’acheter à manger, vous trouver un costume approprié pour paraitre à l’anniversaire de sa majesté ainsi que du maquillage pour camoufler la pigmentation de votre peau… ensuite on rentrera et on pourra souffler un peu. Dans la voiture, j’aimerai que vous me fassiez un compte rendu de ce que vous avez pu entendre dans l’esprit d’Orderic afin que je puisse démêler le vrai du faux.
La jeune femme retourna dans la chambre et récupéra les affaires qu’elle y avait laissé. Elle s’attarda quelques instants pour prendre quelques photos de la pièce, notamment du radiateur défoncé, puis de la chambre d’amie où Arsène et Blanche avaient séjournés en regrettant de ne pas avoir pu photographier Orderic. N’en déplaise à Jack, elle aimait se couvrir et garder des traces des différents évènements. Qui sait, ces photos pourraient peut-être l’aider un jour. Quand elle eut finit, elle chercha quelque chose dans son sac et en tira une carte d’identité qu’elle montra à Jace.
-La fameuse carte d’identité. C’est ce qui nous permet de prouver qui l’on est et d’où l’on vient. On s’en sert en permanence auprès des administrations et des banques, entre autre. Dans le cadre d’un simple contrôle de police ça suffit à vous faire passer pour un citoyen anglais. Ca deviendrait plus compliqué si le contrôle était approfondi et que la police mènait une vraie enquête sur vous. Mais bon, il n’y a pas de raison que ça arrive. Je doute que Dean ait le temps de fabriquer une carte d’ici au bal d’où l’importance de faire profil bas. C’est pour ça que je vous ennui avec vos vêtements. Sur Terre, le style vestimentaire est plus ou moins représentatif du rang social d’une personne. Si vous vous écartez trop des normes vous serez perçu comme un original et vous attirerez la méfiance des gens. Et croyez-moi, les vêtements de votre monde attirent vraiment l’attention.
Elle récupéra sa carte et la rangea. Vivement qu’ils quittent cette maison, même si le cadavre n’était plus là, l’air y devenait oppressant. Elle entreprit de retourner en bas pour chercher Dean et lui demanda comment il allait. Elle avait vu quelques épisodes de Stargate, assez pour savoir qu’une décharge Zat'nik'tel était douloureuse au point d’en faire perdre connaissance. Elle resta, le temps de savoir s’il avait besoin de quelque chose, notamment pour la question de la carte d’identité et, dès que Dean les congédia, quitta la maison avec un certain soulagement. Elle posa ses affaires dans le coffre de la voiture et songeant qu’elle n’en avait finalement pas eu besoin et s’installa sur le siège conducteur. Une fois Jace installé, elle démarra la voiture et prit le chemin de Londres. Sur la route, ils firent une halte dans un village pour s’acheter un sandwich et quelques journaux et magazines qui semblaient intéresser Jace. Quelques heures plus tard, ils arrivèrent à Londres. Le reste fut plus ou moins rapide : Kate traina Jace dans quelques magasins, acheta du maquillage et lui trouva un costume qu’elle loua pour le jour J. Inutile de lui acheter, il n’en aurait probablement plus l’usage après cet évènement.
Lorsqu’ils rentrèrent enfin à l’appartement de Mathias, la pendule affichait 19h18 et Kate se sentait lessivée. Elle posa son matériel dans le salon et envoya valser ses chaussures dans un coin avant de se laisser tomber sur le canapé. Elle avait pu appeler son père pendant que Jace faisait de l’essayage et avait réussi à négocier une invitation pour lui, ce qui n’avait pas été une mince affaire. Une bonne chose faite, songea-t-elle en se rappelant également avec soulagement que le repas était prêt et qu’elle n’aurait pas à cuisiner ce soir.
-Pas trop fatigué ? Demanda-t-elle à Jace.
Il allait falloir qu’elle le forme un tant soit peu à l’étiquette anglaise et aux différents titres de noblesse du royaume. Fatiguée d’avance, elle s’encouragea en se disant que le pouvoir de Jace valait bien l’investissement financier et temporel qu’elle mettait sur lui en prévision du bal. Elle perdait du temps sur ses recherches mais elle ne doutait pas que ç’en valait la peine. Elle aurait aimé mettre de côté son enquête pour lui poser des questions sur son univers d’origine, la magie, ce genre de choses… surtout en sachant qu’il était sur le point de rentrer chez lui et que rien ne lui disait qu’ils se reverraient un jour. Hélas, il y avait le bal.
-Je vais vous laisser la chambre pour que vous puissiez vous reposer. J’ai la bougeotte la nuit alors autant que je reste près de mes dossiers. Vous avez faim ?
Le canapé était plutôt confortable, elle y avait passé un bon paquet de nuits. Il fallait dire qu’avec ses insomnies, il lui arrivait de se lever à trois heures du matin pour retourner travailler. Et ouais, la mort de Mathias et la recherche de l’assassin était devenu légèrement obsessionnel chez elle.
Kate Wase- Enchanteresse
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Date d'inscription : 15/04/2016
Re: Un monde foisonnant et stérile
Kate répondit promptement à l'interrogation de Jace et lui annonça ce qu'elle prévoyait pour le reste de la journée avec une efficacité toute "Laviniene". Encore que son assistante, qui gérait son planning de Pacte des Guildes sur Ravnica, aurait probablement déjà prévu toute la semaine à venir, et était probablement en train de fustiger contre lui pour son absence prolongée injustifiée. Lavinia ignorait sa nature de Planeswalker et ne se doutait pas que, quelques jours plus tôt, l'arbitre du plan était en lutte contre des titans avaleurs de mondes sur un autre plan.
Et aujourd'hui, il était sur le point d'assister à un bal d'anniversaire dans un monde étrange alors qu'il était supposé rechercher Sorin Markov en négligeant son devoir d'arbitre politico-magique de tout un plan.
Le mage hocha simplement la tête pour signifier son accord au programme de Kate et garda ses réserves pour lui. Ce monde était le plus codifié qu'il ait jamais visité, s'il était même besoin de dissimuler les marques sur son visage. Même en Kamigawa, on n'avait jamais attendu de lui qu'il troque sa tenue bleue contre un vêtement du cru. Cela dit, il n'avait jamais eu le même besoin de passer inaperçu, car lorsqu'il devait se fondre dans la masse, un simple sort d'illusion lui permettait de changer d'apparence ou de tout simplement devenir invisible, ce qui n'était pas possible ici.
Il approuvait complètement l'idée de se reposer un peu. La journée avait été éprouvante et il se sentait au bout du rouleau, sans savoir pourquoi. C'était étrange car, seulement quelques jours plus tôt, il avait participé à une guerre contre des hordes d'engeance Eldrazi, durant laquelle chaque journée était à la fois interminable et trop courte pour faire tout ce qui devait l'être. Et il ne comptait plus les journées à rallonge qu'il avait passé dans son cabinet de Ravnica, à lire des dizaines de rapport, arbitrer des rencontres entre ambassadeurs, compulser des informations de sources diverses et tout ceci avant le repas de midi. Le Pacte de Guildes dormait peu, et le café, qui semblait être une constante universelle dans tous les mondes, lui servait parfois de béquille après de longues nuits blanches.
Et justement, il se sentait à peu près aussi fatigué qu'après 24h de travail ininterrompu, ce qui n'était pas vraiment normal.
Après avoir récupéré les vêtements qu'elle lui avait prêté, il monta dans la voiture à la suite de Kate et, à sa demande, entreprit de lui raconter plus en détail ce qu'il capté dans l'esprit du prisonnier. Tout en racontant ce qu'il avait vu, et notamment une image de la reine, assise sur son trône et une couronne d'or ceignant son front, il eut une sorte d'illumination.
Si cette planète avait vraiment la particularité d'affaiblir drastiquement toute capacité magique comme l'avait raconté, volontairement ou non, Orderic et si sa télépathie était considérée comme une capacité magique, raison pour laquelle il n'en disposait pas complètement, alors il était également possible que le peu qu'il pouvait encore utiliser soit la source de sa fatigue actuelle. Il avait écouté l'esprit du prisonnier de façon continue pendant un temps qui n'était pas anodin. Et s'il pouvait le faire sans y réfléchir et sans conséquences en temps normal, tout était plus difficile en ce monde. Cela pouvait expliquer sa fatigue excessive. Ou peut-être était était-il tout simplement épuisé par les nombreuses découvertes et révélations qu'il avait eu depuis son arrivée dans ce monde, à commencer par ce monde lui-même ? Lorsqu'il serait reposé, il lui faudrait pousser sa réflexion un peu plus loin pour vérifier cela.
En attendant, la voiture les ramena à Londre, et Jace, lorsqu'il ne racontait pas les pensées de leur défunt prisonnier, observait les gestes de Kate afin de comprendre comment se pilotait cet engin. A première vue, il distinguait trois types de commandes : le volant devant la jeune femme, le levier entre eux, et les pédales sous ses pieds. Le volant servait manifestement à diriger le véhicule, et levier semblait avoir un rapport avec sa vitesse car la jeune femme le changeait de position à chaque fois qu'ils accéléraient ou ralentissaient. Quant aux pédales, cela restait un mystère. Mais de toute façon, il ne comptait pas vraiment apprendre à piloter cet appareil, simplement l'étudier était juste un moyen de focaliser son attention sur quelque chose pour ne pas somnoler sous le coup de la fatigue.
Une fois dans la capitale, Kate mena Jace dans un magasin où elle lui fit essayer un costume, une tenue pour le moins austère, sans couleur, que beaucoup de gens portaient dans cette ville. Il insista toutefois pour choisir la cravate qui complétait l'ensemble, un modèle uni bleu nuit, toujours sorbe mais c'était le mieux que la jeune femme lui concéda.
De retour à l'appartement, Kate s'effondra dans le canapé après avoir bazardé ses chaussures. Le mage était tenté de faire de même, mais il se contenta de s'y assoir et de se laisser aller contre le dossier. Il était tellement fatigué qu'il n'avait même pas encore ouvert les journaux et magazines achetés durant le trajet pour se familiariser avec ce monde.
-Pas trop fatigué ? Demanda-t-elle à Jace.
- Au bout du rouleau ! Répondit-il avec un sourire en coin.
La jeune femme eut la gentillesse de lui céder sa chambre pour la nuit, ce dont il lui fut très reconnaissant. Il avala un morceau rapidement lorsqu'elle le lui proposa puis alla se coucher sans tarder. A peine allongé sur le lit, il tomba comme une masse, sans avoir pris la peine de se déshabiller, et dormit à points fermés jusqu'au matin.
Le lendemain, il mit à profit la matinée, petit-déjeuner compris, pour lire les journaux et magazines achetés la veille. Il constata d'ailleurs une différence notable entre ces deux supports : les magazines parlaient d'évènements joyeux ou festifs, des vies de personnalités célèbres etc, le tous de façon souvent passionnée et sur un ton plutôt positif, tandis que les journaux eux étaient beaucoup plus neutres dans leur ton, mais semblaient ne parler que de choses négatives, des désastres et des mauvaises nouvelles. Dans les deux cas, cependant, il semblait n'y avoir que très peu de sujets d'importance, et les uns comme les autres n'abordaient que des choses d'apparence anodine. Le seul évènement traité de façon récurrente était l'anniversaire de la Reine, que l'on considérait comme d'importance première, ce qu'il trouvait étrange. Cela avait effectivement fait tout un chambardement à Ravnica lorsqu'il avait été désigné Pacte des Guildes, mais depuis lors, personne ne s'était soucié de savoir quand était son anniversaire (de toute façon il n'en avait pas), mais seulement de ce qu'il fasse son travail correctement et tienne son rôle d'arbitrage.
Dans ces papiers censés relayer les nouvelles au peuple, il n'y avait absolument rien sur les décisions concernant la direction de leur pays ou de leur ville ou sa situation politique ou économique. Beaucoup de faits divers locaux, quelques catastrophes à l'autre bout du monde, et beaucoup, beaucoup de choses sans intérêt concernant telle ou telle personnalité connue, ce qu'avait dit untel ou untel, ce qui s'était lors d'un évènement sportif ou lors de telle émission de télévision. Que des choses insignifiantes qui n'avaient aucune raison de toucher à la vie des Anglais, et donc aucune raison de les intéresser. Et pourtant ils en étaient très friands, c'était illogique.
L'après-midi, laissant Kate à ses recherches, il décida d'aller faire un tour en ville, vêtu des vêtements du frère de la journaliste qu'elle lui avait prêté. Armé d'un plan de la ville, sur lequel il avait demandé à la journaliste de lui indiquer les lieux qu'il comptait visiter (un parc, une bibliothèque, un quartier commerçant,...), il descendit dans la rue et se rendit dans le parc le plus proche où il s'assit sur un banc, et resta là une heure, les yeux fermés, à ne rien faire d'autre qu'écouter les bruits de la ville. Après toute ses lectures de la matinée, il avait besoin de se reposer l'esprit pour réaliser son expérience dans des conditions optimales.
Au bout d'une heure donc, il était reposé mentalement et physiquement, il avait l'estomac plein, bref il était dans une forme optimale. Il se rendit alors dans une rue commerçante à quelques pâtés de maison de là, bordée de nombreuses boutiques et extrêmement fréquentée. Cela lui rappela d'ailleurs son foyer, Ravnica. Il s'assit à nouveau sur un banc, à un endroit où il y avait beaucoup de passage, et étendit son esprit pour écouter ceux des passants. La plupart n'avaient en tête que des préoccupations du quotidien :
"J'ai l'impression d'oublier quelque chose", "Je suis en retard", "ce soir, je pécho", "ça devrait plaire à Elise", "a-t-il vraiment revu cette pouf ?", "un nouveau pigeon vient se faire plumer", "mais pourquoi il achète cette merde ?", "devrais-je vraiment tout lui montrer du Flybot ?", "où est passée ma liste ?", "je veux ce truc !", "j'ai pas assez pour celui-là", "j'en ai marre de ces conneries", "ma chérie me manque tellement", "c'est trop cher !", "ne prend pas ça, on en a pas besoin", "j'ai besoin d'aller aux toilettes", "j'ai raté mon bus !", ...
Comme il ne pouvait écouter qu'un esprit à la fois, les pensées lui venaient les unes à la suite des autres à mesure qu'il changeait de cible. La première chose qu'il constata, était qu'il ne pouvait pas suivre les pensées d'un individu trop éloigné de lui-même. Au-delà d'un cinquantaine de mètres, le contact se rompait. En revanche, il pouvait toujours détecter les esprits autours de lui et les écouter sans qu'il ait besoin de voir les personnes elles-même. Il l'avait notamment constaté en écoutant une personne qui était sortie de son champ de vision en tournant au coin d'une rue et qu'il pouvait continuer à écouter jusqu'à la limite de distance. Ensuite, il avait tenté l'expérience inverse : repérer et écouter un esprit venant de cette rue avait que la personne n'arrive là où il pouvait la voir. Et c'était un succès. Bonne nouvelle.
L'expérience suivante consistait à se concentrer au maximum, fermant les yeux pour faciliter la tâche, afin d'écouter plusieurs esprits en même temps. Et ce fut un échec. Déjà cela lui coûta un gros effort. Ensuite, il parvint bien à écouter plusieurs esprits, mais il n'en perçut que deux alors qu'il en visait cinq, et leur pensées lui parvinrent mélangées en une bouillie incompréhensible.
Lorsqu'il exerçait son pouvoir à plein régime, il pouvait fouiller de nombreux esprits simultanément et il savait parfaitement distinguer les différents flux télépathiques et trier les informations en temps réel. Mais ici, sur Terre, deux esprit suffisaient à rendre le tout inintelligible. Il supposa que sa capacité à trier et analyser les flux télépathiques faisait partie intégrante de son pouvoir inné et avait également été mise en sommeil avec le reste de ses facultés. Une fois de plus, c'était extrêmement frustrant, cela lui donnait l'impression d'avoir perdu un membre.
Il continua ainsi son exercice d'écoute durant toute l'après-midi jusqu'à ce que la lumière commence à décliner et qu'il se dise qu'il devrait rentrer avant que Kate ne s'inquiète de savoir où il était passé. Il ramena son esprit en lui-même mais lorsqu'il se leva, il se rendit compte qu'il était plus qu'épuisé et il retomba assis sur son banc. Sa tête lui tournait à une vitesse infernale, ses muscles étaient engourdis et faible et il avait incroyablement sommeil. Il resta assis quelques minutes de plus, puis se leva prudemment et se tenant fermement au banc.
Cela confirmait ce qu'il craignait : en l'absence de mana, l'utilisation de son pouvoir puissant dans ses ressources physiques et une utilisation prolongée l'affaiblissait grandement. Et cette fois-ci, il l'avait utilisé beaucoup, beaucoup plus que la veille. C'était une contrainte supplémentaire, mais elle ne devait pas poser trop de problèmes tant qu'il n'aurait pas à utiliser son pouvoir durant plusieurs heures d'affilée. Cependant, dans l'immédiat, cela lui posait un problème plus pragmatique : allait-il pouvoir rentrer jusqu'à l'appartement de Kate avant de s'effondrer ? Il n'avait pas d'autre choix que d'essayer de toute façon. Il prit donc la direction appropriée, se repérant sur le plan, et avança plutôt lentement, la tête lourde, se soutenant souvent à un mur ou à un poteau.
Lorsqu'il arriva à destination (il y avait heureusement un ascenseur), il faisait déjà nuit depuis un petit moment. Il entra dans l'appartement clopin-clopant, s'assit sur le canapé (la chambre était trop loin), et s'endormit comme une masse sans même remarque si Kate était là ou pas.
Et aujourd'hui, il était sur le point d'assister à un bal d'anniversaire dans un monde étrange alors qu'il était supposé rechercher Sorin Markov en négligeant son devoir d'arbitre politico-magique de tout un plan.
Le mage hocha simplement la tête pour signifier son accord au programme de Kate et garda ses réserves pour lui. Ce monde était le plus codifié qu'il ait jamais visité, s'il était même besoin de dissimuler les marques sur son visage. Même en Kamigawa, on n'avait jamais attendu de lui qu'il troque sa tenue bleue contre un vêtement du cru. Cela dit, il n'avait jamais eu le même besoin de passer inaperçu, car lorsqu'il devait se fondre dans la masse, un simple sort d'illusion lui permettait de changer d'apparence ou de tout simplement devenir invisible, ce qui n'était pas possible ici.
Il approuvait complètement l'idée de se reposer un peu. La journée avait été éprouvante et il se sentait au bout du rouleau, sans savoir pourquoi. C'était étrange car, seulement quelques jours plus tôt, il avait participé à une guerre contre des hordes d'engeance Eldrazi, durant laquelle chaque journée était à la fois interminable et trop courte pour faire tout ce qui devait l'être. Et il ne comptait plus les journées à rallonge qu'il avait passé dans son cabinet de Ravnica, à lire des dizaines de rapport, arbitrer des rencontres entre ambassadeurs, compulser des informations de sources diverses et tout ceci avant le repas de midi. Le Pacte de Guildes dormait peu, et le café, qui semblait être une constante universelle dans tous les mondes, lui servait parfois de béquille après de longues nuits blanches.
Et justement, il se sentait à peu près aussi fatigué qu'après 24h de travail ininterrompu, ce qui n'était pas vraiment normal.
Après avoir récupéré les vêtements qu'elle lui avait prêté, il monta dans la voiture à la suite de Kate et, à sa demande, entreprit de lui raconter plus en détail ce qu'il capté dans l'esprit du prisonnier. Tout en racontant ce qu'il avait vu, et notamment une image de la reine, assise sur son trône et une couronne d'or ceignant son front, il eut une sorte d'illumination.
Si cette planète avait vraiment la particularité d'affaiblir drastiquement toute capacité magique comme l'avait raconté, volontairement ou non, Orderic et si sa télépathie était considérée comme une capacité magique, raison pour laquelle il n'en disposait pas complètement, alors il était également possible que le peu qu'il pouvait encore utiliser soit la source de sa fatigue actuelle. Il avait écouté l'esprit du prisonnier de façon continue pendant un temps qui n'était pas anodin. Et s'il pouvait le faire sans y réfléchir et sans conséquences en temps normal, tout était plus difficile en ce monde. Cela pouvait expliquer sa fatigue excessive. Ou peut-être était était-il tout simplement épuisé par les nombreuses découvertes et révélations qu'il avait eu depuis son arrivée dans ce monde, à commencer par ce monde lui-même ? Lorsqu'il serait reposé, il lui faudrait pousser sa réflexion un peu plus loin pour vérifier cela.
En attendant, la voiture les ramena à Londre, et Jace, lorsqu'il ne racontait pas les pensées de leur défunt prisonnier, observait les gestes de Kate afin de comprendre comment se pilotait cet engin. A première vue, il distinguait trois types de commandes : le volant devant la jeune femme, le levier entre eux, et les pédales sous ses pieds. Le volant servait manifestement à diriger le véhicule, et levier semblait avoir un rapport avec sa vitesse car la jeune femme le changeait de position à chaque fois qu'ils accéléraient ou ralentissaient. Quant aux pédales, cela restait un mystère. Mais de toute façon, il ne comptait pas vraiment apprendre à piloter cet appareil, simplement l'étudier était juste un moyen de focaliser son attention sur quelque chose pour ne pas somnoler sous le coup de la fatigue.
Une fois dans la capitale, Kate mena Jace dans un magasin où elle lui fit essayer un costume, une tenue pour le moins austère, sans couleur, que beaucoup de gens portaient dans cette ville. Il insista toutefois pour choisir la cravate qui complétait l'ensemble, un modèle uni bleu nuit, toujours sorbe mais c'était le mieux que la jeune femme lui concéda.
De retour à l'appartement, Kate s'effondra dans le canapé après avoir bazardé ses chaussures. Le mage était tenté de faire de même, mais il se contenta de s'y assoir et de se laisser aller contre le dossier. Il était tellement fatigué qu'il n'avait même pas encore ouvert les journaux et magazines achetés durant le trajet pour se familiariser avec ce monde.
-Pas trop fatigué ? Demanda-t-elle à Jace.
- Au bout du rouleau ! Répondit-il avec un sourire en coin.
La jeune femme eut la gentillesse de lui céder sa chambre pour la nuit, ce dont il lui fut très reconnaissant. Il avala un morceau rapidement lorsqu'elle le lui proposa puis alla se coucher sans tarder. A peine allongé sur le lit, il tomba comme une masse, sans avoir pris la peine de se déshabiller, et dormit à points fermés jusqu'au matin.
Le lendemain, il mit à profit la matinée, petit-déjeuner compris, pour lire les journaux et magazines achetés la veille. Il constata d'ailleurs une différence notable entre ces deux supports : les magazines parlaient d'évènements joyeux ou festifs, des vies de personnalités célèbres etc, le tous de façon souvent passionnée et sur un ton plutôt positif, tandis que les journaux eux étaient beaucoup plus neutres dans leur ton, mais semblaient ne parler que de choses négatives, des désastres et des mauvaises nouvelles. Dans les deux cas, cependant, il semblait n'y avoir que très peu de sujets d'importance, et les uns comme les autres n'abordaient que des choses d'apparence anodine. Le seul évènement traité de façon récurrente était l'anniversaire de la Reine, que l'on considérait comme d'importance première, ce qu'il trouvait étrange. Cela avait effectivement fait tout un chambardement à Ravnica lorsqu'il avait été désigné Pacte des Guildes, mais depuis lors, personne ne s'était soucié de savoir quand était son anniversaire (de toute façon il n'en avait pas), mais seulement de ce qu'il fasse son travail correctement et tienne son rôle d'arbitrage.
Dans ces papiers censés relayer les nouvelles au peuple, il n'y avait absolument rien sur les décisions concernant la direction de leur pays ou de leur ville ou sa situation politique ou économique. Beaucoup de faits divers locaux, quelques catastrophes à l'autre bout du monde, et beaucoup, beaucoup de choses sans intérêt concernant telle ou telle personnalité connue, ce qu'avait dit untel ou untel, ce qui s'était lors d'un évènement sportif ou lors de telle émission de télévision. Que des choses insignifiantes qui n'avaient aucune raison de toucher à la vie des Anglais, et donc aucune raison de les intéresser. Et pourtant ils en étaient très friands, c'était illogique.
L'après-midi, laissant Kate à ses recherches, il décida d'aller faire un tour en ville, vêtu des vêtements du frère de la journaliste qu'elle lui avait prêté. Armé d'un plan de la ville, sur lequel il avait demandé à la journaliste de lui indiquer les lieux qu'il comptait visiter (un parc, une bibliothèque, un quartier commerçant,...), il descendit dans la rue et se rendit dans le parc le plus proche où il s'assit sur un banc, et resta là une heure, les yeux fermés, à ne rien faire d'autre qu'écouter les bruits de la ville. Après toute ses lectures de la matinée, il avait besoin de se reposer l'esprit pour réaliser son expérience dans des conditions optimales.
Au bout d'une heure donc, il était reposé mentalement et physiquement, il avait l'estomac plein, bref il était dans une forme optimale. Il se rendit alors dans une rue commerçante à quelques pâtés de maison de là, bordée de nombreuses boutiques et extrêmement fréquentée. Cela lui rappela d'ailleurs son foyer, Ravnica. Il s'assit à nouveau sur un banc, à un endroit où il y avait beaucoup de passage, et étendit son esprit pour écouter ceux des passants. La plupart n'avaient en tête que des préoccupations du quotidien :
"J'ai l'impression d'oublier quelque chose", "Je suis en retard", "ce soir, je pécho", "ça devrait plaire à Elise", "a-t-il vraiment revu cette pouf ?", "un nouveau pigeon vient se faire plumer", "mais pourquoi il achète cette merde ?", "devrais-je vraiment tout lui montrer du Flybot ?", "où est passée ma liste ?", "je veux ce truc !", "j'ai pas assez pour celui-là", "j'en ai marre de ces conneries", "ma chérie me manque tellement", "c'est trop cher !", "ne prend pas ça, on en a pas besoin", "j'ai besoin d'aller aux toilettes", "j'ai raté mon bus !", ...
Comme il ne pouvait écouter qu'un esprit à la fois, les pensées lui venaient les unes à la suite des autres à mesure qu'il changeait de cible. La première chose qu'il constata, était qu'il ne pouvait pas suivre les pensées d'un individu trop éloigné de lui-même. Au-delà d'un cinquantaine de mètres, le contact se rompait. En revanche, il pouvait toujours détecter les esprits autours de lui et les écouter sans qu'il ait besoin de voir les personnes elles-même. Il l'avait notamment constaté en écoutant une personne qui était sortie de son champ de vision en tournant au coin d'une rue et qu'il pouvait continuer à écouter jusqu'à la limite de distance. Ensuite, il avait tenté l'expérience inverse : repérer et écouter un esprit venant de cette rue avait que la personne n'arrive là où il pouvait la voir. Et c'était un succès. Bonne nouvelle.
L'expérience suivante consistait à se concentrer au maximum, fermant les yeux pour faciliter la tâche, afin d'écouter plusieurs esprits en même temps. Et ce fut un échec. Déjà cela lui coûta un gros effort. Ensuite, il parvint bien à écouter plusieurs esprits, mais il n'en perçut que deux alors qu'il en visait cinq, et leur pensées lui parvinrent mélangées en une bouillie incompréhensible.
Lorsqu'il exerçait son pouvoir à plein régime, il pouvait fouiller de nombreux esprits simultanément et il savait parfaitement distinguer les différents flux télépathiques et trier les informations en temps réel. Mais ici, sur Terre, deux esprit suffisaient à rendre le tout inintelligible. Il supposa que sa capacité à trier et analyser les flux télépathiques faisait partie intégrante de son pouvoir inné et avait également été mise en sommeil avec le reste de ses facultés. Une fois de plus, c'était extrêmement frustrant, cela lui donnait l'impression d'avoir perdu un membre.
Il continua ainsi son exercice d'écoute durant toute l'après-midi jusqu'à ce que la lumière commence à décliner et qu'il se dise qu'il devrait rentrer avant que Kate ne s'inquiète de savoir où il était passé. Il ramena son esprit en lui-même mais lorsqu'il se leva, il se rendit compte qu'il était plus qu'épuisé et il retomba assis sur son banc. Sa tête lui tournait à une vitesse infernale, ses muscles étaient engourdis et faible et il avait incroyablement sommeil. Il resta assis quelques minutes de plus, puis se leva prudemment et se tenant fermement au banc.
Cela confirmait ce qu'il craignait : en l'absence de mana, l'utilisation de son pouvoir puissant dans ses ressources physiques et une utilisation prolongée l'affaiblissait grandement. Et cette fois-ci, il l'avait utilisé beaucoup, beaucoup plus que la veille. C'était une contrainte supplémentaire, mais elle ne devait pas poser trop de problèmes tant qu'il n'aurait pas à utiliser son pouvoir durant plusieurs heures d'affilée. Cependant, dans l'immédiat, cela lui posait un problème plus pragmatique : allait-il pouvoir rentrer jusqu'à l'appartement de Kate avant de s'effondrer ? Il n'avait pas d'autre choix que d'essayer de toute façon. Il prit donc la direction appropriée, se repérant sur le plan, et avança plutôt lentement, la tête lourde, se soutenant souvent à un mur ou à un poteau.
Lorsqu'il arriva à destination (il y avait heureusement un ascenseur), il faisait déjà nuit depuis un petit moment. Il entra dans l'appartement clopin-clopant, s'assit sur le canapé (la chambre était trop loin), et s'endormit comme une masse sans même remarque si Kate était là ou pas.
Jace Beleren- Messages : 65
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